Entrevue avec l'auteur Omar Ba Print
Written by Pape Cissoko   
Monday, 25 July 2011 19:25
Le livre d'Omar BaPape Cissoko a rencontré Omar Ba en septembre 2009 en France.  Monsieur Ba est né au Sénégal en 1982.  Il a étudié la sociologie à Saint-Étienne, puis l'EHESS jusqu'en 2006.   Dans la présente entrevue, il parle de son livre publié aux éditions Max Milo qui a suscité un grand intérêt en France.  Omar Ba traite notamment du mirage que représente l'émigration pour les jeunes Africains qui rêvent de l'Occident  et affirme que cette émigration n'est pas seulement liée à la pauvreté.  Monsieur Ba expose ici son point de vue en tant qu'immigré africain.  Je suis venu, j'ai vu, je n'y crois plus est à contre-courant de l'ordre établi.  Il serait souhaitable que cet ouvrage soit traduit en plusieurs langues:  wolof, anglais, espagnol, etc.  Cette entrevue a été publiée en Europe en 2009. 
 
P.C.  Parlons du FOND de votre dernier ouvrage et dites-moi pourquoi autant de jeunes risquent leur vie dans les pirogues de la mort ? La situation est si catastrophique ?

O.B.  La situation est catastrophique pour beaucoup de jeunes. C’est évident. En revanche dans mon livre j’ai voulu mettre en lumière un aspect tout aussi déterminant:  voir plus que la seule dimension économique. Il faut savoir que plus de 46% des jeunes qui tentent l’aventure vers l’Europe avaient dans leur pays d’origine une occupation. Certains cèdent des commerces, d’autres s’endettent ou font cotiser leurs proches pour aller vivre ce qu’ils considèrent comme un rêve. Songez qu’en Italie, notamment, des jeunes ont payé 5000 ou 6000 euros pour venir vivre dans la clandestinité.

Dans leur esprit, il suffit de poser un pied en Europe pour que tous les soucis s’effritent. On voit bien que la seule dimension économique (et matérielle) ne suffit pas à expliquer l’obsession des jeunes pour l’émigration. Je décris dans mon livre comment l’idée fixe selon laquelle « émigration = réussite » piège des milliers d’Africains. Il est donc réducteur de dire que les Africains quittent leurs pays parce qu’ils sont tous pauvres, démunis, persécutés etc. Aussi longtemps qu’on prendra le problème sous cet unique angle, les solutions tarderont à poindre.
 
 
S’il est vrai que pour certains la vie en Afrique reste très chaotique, il est aussi vrai qu’il y a des Africains qui n’ont jamais quitté l’Afrique et qui ont toujours réussi. Je m’insurge contre le catastrophisme ambiant qui persuade que l’Afrique est le mouroir de tous les espoirs. Un catastrophisme porté aussi par des Africains faut-il le préciser. Aujourd’hui, pour un immigré, évoquer la possibilité d’un retour au pays est considéré comme une folie furieuse. On vous prend même pour un «attardé» mental.

Pour l’inconscient collectif, un individu normalement constitué ne peut pas quitter un pays du Nord pour s’installer définitivement dans un pays du Sud. Moi, j’estime que si on a pu émigrer légalement ou clandestinement on a le droit de faire le chemin inverse. Qu’importe les qu’en dira-t-on ? Aussi longtemps que durera cette peur de la honte sociale, l’expérience des immigrés africains peinera à servir le changement social. Rester en Europe ou dans un pays du Nord et envoyer de l’argent ne fera pas l’Afrique. Il faut un véritable investissement humain en plus de cet apport matériel.

P.C.  Selon vous à qui la faute, la société, le politique, le programme scolaire, la personne elle-même ? et que faire ?

O.B.  Les causes sont parfaitement imbriquées. Je ne saurais toutes les énumérer. Mais je vais tenter d’en donner quelques-unes. D’abord il faut savoir que dans la plupart des sociétés africaines, modernité rime avec occidentalité. On vit en Afrique dans des systèmes sociaux extravertis, résolument tournés vers les lueurs de l’Occident. Cela a certainement des fondements sociologiques et/ou historiques. Aujourd’hui lorsque vous amenez par exemple des téléphones portables en Afrique, il faut qu’ils soient dernier cri. Les proches sont bien au fait des nouveautés technologiques. Pour ne pas paraître ringard il faut taper fort, c'est-à-dire aller en vacances la valise remplie de gadgets en tous genres. Aucun immigré sincère n’ignore cet état de fait.

Cela est dû au fait que la société africaine calque ses manières d’être sur d’autres comportements dits «modernes» par ailleurs. Même si vous avez une sonnerie à la porte de votre domicile en Afrique, on dit que vous êtes «toubab» comme si la sécurité était une exclusivité occidentale. Tout cela fait qu’on a aujourd’hui beaucoup de mal à faire comprendre à un jeune que son avenir est d’abord en Afrique. Quand tout rappelle «l’ailleurs» il est difficile d’évoquer sérieusement «l’ici». Voilà, en mon sens, l’un des plus gros soucis de notre continent.

J’ajouterai à cela l’attitude de certains immigrés qui, une fois en vacances au pays, sont bien contents de se pavaner devant leurs pairs avec strasses et paillettes. D’aucuns exagèrent la vie qu’ils mènent en Europe ou ailleurs pour se tailler une belle image. Quand, au bout de trois ans de vie d’immigré, on revient au pays construire une demeure flamboyante sans préciser qu’on s’est endetté pour le faire, on participe à la désinformation des jeunes candidats à l’émigration ; désinformation qui est déjà bien solide. Je trouve même que c’est ridicule d’en rajouter car le simple fait de venir en vacances suscite des ambitions chez les jeunes restés sur place.

Mais la plus grave de toutes les causes – qui m’horrifie - c’est l’école qui vient confirmer toutes les rumeurs et certitudes concernant les pays riches. Même si on peut trouver des circonstances atténuantes à cette école, venue dans les valises du colonisateur, on ne peut que s’offusquer de la manière dont les programmes y sont agencés et enseignés. Les contenus éducatifs donnent la part belle aux pays du Nord qui, par ailleurs, font rêver toute une jeunesse.  Quand, à l’école, temple du savoir et de la réflexion, on apprend à rêver, c’est grave. Nos universités sont devenues aujourd’hui des passoires dans lesquelles les étudiants cherchent à longueur d’année des inscriptions dans des universités du Nord. On ne peut pas leur en vouloir car tout leur cursus pré-universitaire est ponctué de discours laudateurs à l’endroit des pays riches. Du coup, poursuivre ses études en Europe ou en Amérique est une consécration pour eux. Je parle en connaissance de cause. Tout étudiant honnête reconnaîtra les efforts parfois insensés qu’il a dû déployer pour décrocher un visa.  Là on ne peut plus accuser l’Occident d’être le seul fautif si personne ne rêve d’Afrique. Il est loisible aux spécialistes de l’éducation, même si les manuels scolaires sont édités dans les pays du Nord, de réserver une place plus grande aux réalités africaines. Un tel renversement de tendance peut, à la longue, redonner envie à un jeune écolier de rêver de son pays.
 
 
P.C.  Dans votre livre vous critiquez beaucoup avec finesse et argument mais aussi vous proposez des alternatives des solutions, en clair vivre en Afrique décemment est-ce possible ?
 
 
O.B.  C’est possible évidemment. Il vaut mieux d’ailleurs que les Africains arrivent à le penser plus majoritairement et plus fortement. Il y va de l’avenir de ce continent. Compter uniquement sur l’émigration pour espérer sortir l’Afrique de l’ornière est une pure chimère. Il ne s’agit pas pour moi de minimiser le poids de l’argent qu’envoient les immigrés dans leurs pays d’origine. Mais il faut bien se rendre compte que cet argent, la plupart du temps, va dans la consommation courante. À part quelques rares exemples, on ne peut dire aujourd’hui que l’argent des émigrés sert réellement à une vraie impulsion économique en Afrique. 
 
On ne cesse de dire que l’Aide publique au développement dans les pays pauvres fait trois fois moins que l’argent envoyé par les immigrés. Donc, il faudrait encourager l’immigration. Mais autant cette aide, en grande partie, transite sur les comptes de certains dirigeants pour atterrir dans des banques suisses, autant l’argent des immigrés va à 80% dans les dépenses quotidiennes. La comparaison me paraît donc hasardeuse.  Le problème de ce continent n’est pas uniquement lié à l’argent. Depuis des lustres, des bailleurs publics ou privés allouent des sommes faramineuses aux autorités de ces pays. Cela n’a pas réglé les problèmes. Le plus gros souci réside dans le fait que beaucoup de jeunes africains sont aujourd’hui persuadés que leur avenir est ailleurs et pas sur leur continent. Telle est la plus grande catastrophe que vit l’Afrique. Si personne ne pense qu’un projet porteur y est envisageable, c’est grave.
 
 
P.C.  Vous êtes venu, vous avez vu, êtes-vous plus lucide (lecture sociologique) que les autres ou êtes-vous un réveilleur de conscience (Sartre engagé) donc un perturbateur né ou par la force des choses?
 
 
O.B.  J’ai une lecture particulière de l’immigration. Quelqu’un qui n’a jamais quitté l’Afrique pour émigrer ne peut pas l’avoir. L’Européen ou l’Occidental non plus ne peut l’avoir. Il faut avoir connu l’expérience du dépaysement, du tiraillement culturel pour voir les choses de cette manière. Beaucoup d’immigrés ont cette vision des choses. Certains n’ont pas envie de la partager car ils devront alors braquer les projecteurs sur les vies parfois dures qu’ils mènent dans leurs pays d’accueil. Ils préfèrent alors le silence.  D’autres pensent que leur seule expérience ne peut pas aider à la sensibilisation. J’estime qu’ils ont tort. Le drame c’est de ne rien tenter face à une situation absurde à tous points de vue. Les immigrés doivent apporter leurs voies à un travail d’information et d’éducation des jeunes qui vivent dans le rêve de fouler un jour le sol de l’Europe. Moi, j’ai la chance d’avoir pu écrire. Ce n’est pas le cas de tout le monde (d’ailleurs beaucoup écrivent sans avoir la possibilité d’être relayés). Je ne suis donc pas un réveilleur de conscience. Un perturbateur sûrement. J’ai horreur des conformismes qui enlisent. Je préfère déranger et faire bouger les lignes au lieu de me vautrer dans le silence coupable. Alors forcément j’en fais les frais quelquefois. Mais j’encaisse, j’assume et surtout, j’avance.  Quand je vais au pays dire aux jeunes que l’Europe n’est pas ce qu’ils imaginent, je peux comprendre leur hostilité à mon égard. J’avais le même état d’esprit. Le discours dominant, sans cesse martelé, assimile l’exil à la réussite. On voit bien combien le travail d’information est titanesque. Mais avec lucidité, réalisme et ambition on peut y arriver.
 
 
P.C.  Votre vécu comme étudiant est émouvant et concerne beaucoup de jeunes.  C’est à travers cette vie que vous avez compris l’Occident ou dirais-je le mirage occidental, pas vrai ?
 
 
O.B.  Quand on m’interroge sur la situation des étudiants, je suis toujours ému. Mon expérience dans ce domaine m’a prouvé combien il est difficile de s’en sortir. En quittant le pays d’origine pour des études, souvent la famille s’imagine que les problèmes s’estompent. Mais tout étudiant sait que c’est le contraire qui se produit. «Travailler en étudiant» a fait rêver plus d’un étudiant africain. Mais très vite l’obligation de travailler plus pour survivre entame sérieusement les études. Je connais beaucoup d’étudiants, très braves, qui ont échoué dans leur cursus universitaire pour cette raison. D’aucuns redoublent ou changent de filière pour pouvoir renouveler leur titre de séjour.  J’en profite pour demander aux autorités des pays d’origine de ces étudiants de redoubler d’effort pour, au moins, leur envoyer les bourses à temps pour ceux qui en ont. Beaucoup souffrent cruellement des retards que prend le versement de leur argent. Si cela doit se poursuivre qu’on ne s’étonne pas de voir des étudiants rester après la fin de leurs études. La frustration est le meilleur moyen de dégoûter un «citoyen».
 
 
P.C.  J’avais dit dans un article qu’il faut enlever à l’AFRIQUE son Tchador en pensant à la situation des albinos, mais aussi des handicapés et des lépreux. L’Afrique des liens est une utopie, elle sait marginaliser, qu’en dites-vous ?
 
 
O.B.  Il est évident que l’Afrique des liens est largement un fantasme. La solidarité chantée sur tous les toits me paraît relever de l’exagération. Ce n’est d’ailleurs pas plus mal d’interroger cette solidarité et de se rendre compte qu’elle n’est pas comme on la décrit. Cela nous apprendra à nous remettre en question. Depuis des lustres l’Afrique est assimilée à la solidarité ; depuis des lustres l’Afrique sombre dans la déchéance. Des deux choses l’une : soit cette solidarité est une chimère, soit elle n’est pas seule efficiente pour sortir l’Afrique de l’ornière.
 
 
Je suis petit-fils de lépreux. À ce titre, je puis témoigner de la relégation dont font l’objet ce type de personne. L’Afrique relègue et exclut comme c’est le cas dans toutes sociétés. Il faut arrêter de se voiler la face et arrêter cette sacralisation de la solidarité. Je vais vous raconter une anecdote. Je travaillais dans un restaurant en région parisienne. J’étais collègue avec Mamadou, un Malien qui ne comprenait pas bien le français. Il faisait alors le contraire de tous les ordres qu’il recevait du chef cuisinier. Quand ce dernier en a eu marre, il est venu me voir. Avec conviction, il me dit : « peux-tu parler à Mamadou en Africain s’il te plaît?!». Ce monsieur était persuadé que je comprenais la langue du Malien.  Ce genre de raccourci est alimenté par la fameuse solidarité assimilée à l’Afrique. Il est vrai qu’elle est plus forte que dans d’autres sociétés mais il ne faut pas l’exagérer. L’Afrique est diverse. Il y a des Afriques je crois. Telle est une richesse qui couve derrière l’enveloppe extérieure de ce continent.
 
 
P.C.  Vous avez un pied en France et un autre en Afrique et j’allais dire une oreille ouverte au monde.  Comment pensez-vous que l’Afrique et les jeunes pourront s’en sortir un jour ?
 
 
O.B.  Je suis persuadé que l’Afrique s’en sortira. En revanche, les bonnes intentions et les beaux discours ne feront pas ce continent. Il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. J’estime qu’il faut agir désormais. Agir avec intelligence. Nul ne fera les choses à la place des Africains. Cette conviction doit être celle de tout citoyen de ce continent. Mais avant il faut prendre toute la mesure de la complexité de la tâche qui nous attend. Toute simplification peut s’avérer dangereuse pour l’avenir. L’Afrique traîne beaucoup de lacunes, connues et inconnues, qu’il faudra prendre comme telles et tenter de combler.  Aucune génération ne devra avoir pour objectif de sauver l’Afrique d’un coup de baguette magique. Les choses se feront longuement sans doute mais il ne doit y avoir de lassitude.  On doit garder à l’esprit que nous travaillons pour nos enfants et nos petits-enfants, conscience qui a fait défaut à plusieurs générations passées. Je pense que tout n’est pas foutu. Désormais, doivent cesser les victimisations. Nous n’ignorons pas que beaucoup de nos gouvernants aident les pilleurs du continent. S’il y a des corrupteurs il y a des corrompus. Si on peut accuser l’Occident d’avoir quelquefois manqué de volonté par le passé concernant l’Afrique, on ne peut continuer de mettre sur son dos toutes les déconvenues du contient noir.
 
 
P.C.  Quelle est la lettre que vous souhaitez que je transmette aux Africains et au reste du monde ?
 
 
O.B.  Je suis un être imparfait dans un monde qui l’est tout autant. J’ai écrit un livre pour développer des réflexions sur l’immigration et sur l’Afrique. De telles réflexions, qualifiées d’originales par beaucoup de mes lecteurs, sont ce qu’elles sont. On peut ne pas être d’accord mais je souhaite que le débat se fasse dans le respect et la loyauté. Rien de positif ne découlera d’un débat discourtois. J’accepte toutes les contradictions si tant est que cela puisse faire avancer le débat.  L’Afrique sera toujours au même point si nous continuons à en parler la larme à l’œil. Elle n’avancera pas si les Africains persistent à s’apitoyer sur leur sort. Elle ne bougera pas si entre Africains on n’arrête pas de se caresser dans le sens des poils. Quelque chose ne va pas dans nos sociétés. C’est à nous, en toute responsabilité, de trouver des débuts de solutions. Le continent noir est certes sabordée de l’extérieur mais elle l’est aussi de l’intérieur par des dignitaires africains qui, perchés sur leurs trônes, ne cessent de narguer le bas peuple. À l’avenir, tout bilan devra intégrer cet aspect.  Des Africains sont aussi responsables du malheur de leurs «frères».
 
 
Je n’aime pas me positionner en donneur de leçons. J’aimerai simplement que le monde entier, surtout l’Afrique, sache que rien ne doit pousser à céder au pessimisme. Tout est possible si on est réaliste et persévérant.  Je fais partie d’une génération d’Africains qui est en train de payer une dette (à tous points de vue) qu’elle n’a pas contractée. Mais cette génération a la grande responsabilité de ne pas laisser cette dette s’exacerber pour ses descendants. Tel est, je crois, le défi des Africains actuels et à venir. 
 
 
 
Je vous remercie ainsi que Max Milo éd qui m’a permis de vous joindre et de réaliser ce travail.
 
 
 

Broché: 256 pages
Editeur : Max Milo Editions (30 avril 2009)
Collection : Essais-Documents
Langue : Français
ISBN-10: 2353410642
ISBN-13: 978-2353410644

disponible sur amazon.fr ou .ca 
 
Autres ouvrages écrits par l'auteur:
 
 
Soif d’Europe, témoignage d’un clandestin, éditions du Cygne, 2008, 134 p.
N'émigrez pas ! L'Europe est un mythe, éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2010, 256 p.
 
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À propos de l'auteur:  Pape Cissoko est né au Sénégal.  Il détient une formation en philosophie et un BAFD, brevet d'aptitude aux fonctions de directeur de centres de loisirs.  Il vit actuellement en France et est formateur à l'Institut Universitaire de formation des Maîtres (IUFM) de Franche Comté.  Cette formation est destinée à différents professionnels de la santé:  travailleurs sociaux, médecins, psychologues, administrateurs, etc.  Cette formation permet aux professionnels de s'outiller afin d'être en mesure d'accompagner les étudiants issus d'univers culturels divers.  Monsieur Cissoko  a créé et animé en France, à Tahiti et au Sénégal des café-philo pour démocratiser sans galvauder la philosophie.  Monsieur Cissoko se définit comme un polymathe.  Il désire approfondir ses connaissances afin de mener des actions les plus efficaces.   Vous pouvez consulter son blog à:  http://papcissoko.free.fr/actualites%20bis.htm.