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Gaston Kelman: Je suis noir et je n'aime pas le manioc |
Written by Patricia Turnier |
Tuesday, 21 September 2010 15:52 |
Gaston Kelman est né au Cameroun en 1953. Il est titulaire d’une licence bilingue de l’université de Yaoundé, il a poursuivi une partie de ses études en Grande-Bretagne et en France où il a obtenu un diplôme de troisième cycle en urbanisme. Durant dix ans, il a occupé la fonction de directeur de l’Observatoire (urbain) du Syndicat d’Agglomération Nouvelle de la ville d’Evry et responsable de la maison des services publics de Courcouronnes pendant deux ans. Il coordonne aujourd’hui un cabinet de conseil et il milite activement pour l’intégration des migrants. L’auteur demeure en France depuis vingt ans et il se considère comme un Noir bourguignon. Il dresse une analyse sociologique en exposant clairement les stéréotypes culturels véhiculés dans la société occidentale qui peuvent alimenter des attitudes sévèrement ancrées et des comportements néfastes. L’écrivain utilise dans son ouvrage un humour palpitant tout en dénonçant la bêtise humaine. Ce best-seller paru en 2003 (dont plus de 100 000 exemplaires ont été vendus) a suscité une immense polémique particulièrement en France. Des libraires font des débats, des écoles en France inscrivent l’ouvrage au programme de concours. L’éditeur a fait état de la presse étrangère, notamment américaine qui s’est questionnée sur cet homme noir réclamant une appartenance à un milieu culturel en faisant fi de ses origines africaines. Les principales critiques ont reproché à l’auteur qu’il prônait l’«assimilationnisme» (pouvant mener à une aliénation) comme méthode d’intégration en France1. Ceci rejoint les revendications des écrivains Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor concernant leur néologisme « la négritude » (concept forgé peu avant 1935 et contesté par certains) en réaction à l’oppression culturelle coloniale française visant à refuser d’une part le projet d’assimilation culturelle et d’autre part la dévalorisation de l’Afrique et de sa culture. Le titre du bouquin a donc fait réagir certains lecteurs qui ont interprété cela comme un rejet de ses origines. Pourtant le manioc, provient de l’Amérique Latine. L’étymologie du vocable manioc prend sa source du tupi, langue indienne parlée au Brésil.
Au- delà du Noir et du Blanc (29 septembre 2005)
Les Hirondelles du printemps africain (12 mars 2008)
1 L’auteur a répondu aux principales critiques dans son livre Au-delà du Noir et du Blanc sorti le 29 septembre 2005
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