« Être » est un mot puissant pour désigner nos principales religions. « Que la lumière soit », par exemple, l'une des premières phrases de l'Ancien Testament, annonce la création de notre monde. Ensuite, il y a « abeille » – comme dans le concours d’orthographe1.  Pour une petite fille dans un film fascinant, le mot ouvre la voie à la construction d’un avenir plein d’autonomie. "Akeelah" ("Les mots d’Akeelah" au Québec) avec Laurence Fishburne, Angela Bassett et Keke Palmer, raconte l'histoire d'une jeune fille du South Los Angeles2 qui se hisse malgré des moyens modestes en participant au National Spelling Bee. Mettant en lumière le mélange du pouvoir des mots et du savoir avec l'esprit de compétition, le film illustre jusqu'où la réussite individuelle et le soutien communautaire peuvent mener quelqu'un et crée l'un des films les plus puissants depuis des années.

Un message que les Afro-Américains devraient retenir d'« Akeelah » est que chacun, de la famille à la communauté dans son ensemble, aide ceux qui cherchent à atteindre des objectifs louables. Dans le cas de la jeune Akeelah, il s’agissait de maîtriser les mots et le langage. Dans le monde réel, les objectifs peuvent inclure quelqu'un qui termine ses études secondaires ou collégiales, le développement d'un programme d'aide communautaire ou le démarrage d'une entreprise prospère. En tant que communauté, nous ne devrions pas simplement vouloir donner un coup de pouce aux gens. Nous devons également suivre le rythme des individus motivés - les attirer est nécessaire.

Dans "Akeelah", on rappelle aux téléspectateurs que ces poussées et ces élans ne suffisent pas toujours, comme dans la vie réelle. S'appuyant sur la sagesse selon laquelle il faut se distancer pour enfoncer un clou avec un marteau, ceux qui veulent vraiment faire une différence pourraient même souhaiter se déraciner d'une existence confortable en banlieue pour se réinstaller au centre-ville. Un autre point clé d’« Akeelah » est que nous ne devons pas sous-estimer le besoin en infrastructures humaines. Au fait, c’est parfois plus important que l’infrastructure physique. Quatre cents ans de survie et de croissance en Amérique en disent long sur les capacités intellectuelles des Noirs. Le personnage d’Akeelah fournit un exemple de ce qu’un peu d’attention peut faire pour créer un individu supérieur.

Le support qui a aidé Akeelah à l’écran n’est pas seulement une question de fantaisie. Un tel soutien qui a aidé Akeelah à l’écran n’est pas seulement une question de fantaisie. Un tel support peut se produire dès maintenant dans des endroits aussi divers que les bidonvilles délabrés jusqu’aux banlieues les plus chics. Dans le film, il est à la fois malheureux et heureux que la surdouée Akeelah doive s'élever du bas de l’échelle pour atteindre le sommet. C’est regrettable car, au XXI e siècle, les Noirs américains se retrouvent encore au bas de l’échelle socio-économique.

Mais c'est une chance car cela montre que l'Amérique est toujours un endroit où quelqu'un de la position d'Akeelah peut surmonter de grands obstacles avec ses connaissances, sa foi et son soutien. Et malgré le fait qu'Akeelah connaisse l'odeur de pourriture au bas de l’échelle, son personnage possède toujours la capacité d'apprécier plus tard l'air cristallin au sommet tout en conservant la force personnelle de ne pas être grisée.

"Akeelah ", bien qu'un mélange de réalité et de fiction, constitue une véritable recette du succès. Les ingrédients sont les mots (correctement orthographiés, bien sûr) qui forment les idées et évoluent, avec l’aide de la communauté, en actions fructueuses. Ces actions peuvent commencer par exceller dans l’éducation et progresser jusqu’à contribuer à la reconstruction de nos communautés et, à terme, à remodeler notre monde.

Identifier les mots corrects, façonner les idées parfaites et leur donner vie n'est peut-être pas toujours facile, mais cela n'a jamais été aisé pour Akeelah lorsqu'elle a participé à ces abeilles sur grand écran. Et l’abeille l’a aidée à devenir la meilleure personne possible.

[Cette critique a été traduite de l’anglais par la rédactrice en chef Patricia Turnier car il s’agit de la critique pour un film la plus lue de notre webmag trilingue].

Le DVD ou Blu-ray est disponible sur www.amazon.com,  .ca ou .fr et www.barnesandnoble.com 

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Notes de la rédactrice en chef:

1 Cela concerne à l'origine, un concours national américain créé en 1925 dans lequel de jeunes enfants devaient épeler des mots choisis par un jury
2 Pour avoir plus d’informations sur cette région de Los Angeles, lire ce lien: https://fr.wikipedia.org/wiki/South_Los_Angeles

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À propos de l'auteur: Le Dr Brooks B. Robinson est le fondateur et directeur de www.blacknomics.org, un portail Internet qui sert de ressources pour les concepts, questions, politiques et plans économiques des Noirs américains. Il est titulaire d'un doctorat en économie. Le Dr Books Robinson est diplômé de l'Université du Wisconsin-Madison et de l'Université George Mason à Fairfax, en Virginie. Il possède plus de 20 ans d'expérience en tant qu'économiste dans les secteurs public et privé, se concentrant principalement sur la comptabilité économique nationale, le développement économique en Asie et sur les questions économiques liées aux Noirs américains et ethniques. Pour cette dernière catégorie, il a couvert les sujets suivants: l'avenir, la religion, l'éducation, les prisons, l'inégalité des revenus, les médias, l'émigration, la formation de la nation, la planification stratégique et la sécurité sociale. Le Dr Robinson a de nombreuses publications à son actif: des livres (tels que Black Americans and the Media: An Economic Perspective: http://www.blacknomics.org/media.html), des chapitres d'ouvrages composites, des entrées d'encyclopédie, des articles scientifiques, et commentaires professionnels. C'est un voyageur du monde qui continue de réfléchir sur une nouvelle perspective critique de la société et sur des sujets importants de l’économie. Dr Robinson vit présentement à Hawaï avec sa famille. On peut le rejoindre à This e-mail address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it .